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  • Le Blason de la discorde

    • Accès : depuis le bas de la ville, place de l’église monolithe prendre la rue du Thau et monter l’escalier près de la librairie ancienne, le balcon se trouve à son sommet sur la droite. Depuis le haut, suivre la rue Guadet jusqu’à son milieu, le balcon est après la rue du Marché, près du grand escalier.

    Au début du siècle, il y avait à l’emplacement de cette terrasse un petit appentis qui servait de remise au tonnelier de Saint-Emilion, Bertin-Roulleau. Lorsque l’appentis fut rasé, l’esplanade donnait sur le vide et on plaça une rampe en fer forgé par sécurité. Nous sommes en 1927 et justement à cette époque Maurice Duprat, directeur de l’école communale de garçons de Saint-Emilion, se passionne pour l’art du blason.

    ((/public/escalier.png|Une partie de la rue Guadet et le grand escalier|L|Une partie de la rue Guadet et le grand escalier, janv. 2009))

    Sur cette photo du début du XXe siècle, on distingue l’escalier et l’appentis sur lequel deux grosses barriques sont suspendues

    Le directeur d’école et l’archiviste

    Maurice Duprat aime Saint-Emilion et ses secrets. Aussi, pendant ses heures de loisirs, se passionne-t-il pour les codes secrets disséminés dans la ville : il étudie les armes du Chapitre, les signes des Ursulines, les symboles des frères Prêcheurs ou Dominicains ainsi que plusieurs sceaux de la cité et publie le fruit de ses recherches dans la Revue historique de Bordeaux et du département de la GirondeRevue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, XXème année, n° 5, novembre-décembre 1927, p. 261..
    Au terme de son étude, Maurice Duprat constate que la cité elle-même n’a plus de blason certain et officiel. Animé d’un sain enthousiasme, il se met en contact avec le baron Jacques Meurgey de Tupigny, archiviste paléographe parisien et chevalier de Malte. Ensemble, ils travaillent à la conception d’un blason et lorsqu’ils présentent leur projet final à la municipalité, celle-ci, conquise, l’adopte aussitôt. Saint-Emilion a retrouvé ses armes, son blason est redoré et la liesse générale s’empare de la ville.

    Toute la ville ? Non. En réalité, une poignée de Saint-Emilionnais grincent des dents et les feront grincer pendant longtemps. Quelques quarante années plus tard, Emile Prot signe un article critique dans la Revue historique et archéologique de Libourne Revue historique et archéologique de Libourne, Tome XXXVI, n° 130, 4° trimestre 1968, p. 115.. Mais qu’est-ce qui dérange tant dans ce blason ?

    La Querelle des armes

    Voici la description technique officielle du blason reproduit ci-dessous :

    « Coupé de France ancien à un saint Emilion à mi-corps vêtu et mitre d’or tenant une crosse du même et brochant sur le tout ; et de gueules au château donjonné de trois tours d’argent, maçonné de sable ; ouvert et ajouré du champ et accompagné à dextre de la lettre S, à senestre de la lettre E gothiques d’or. Couronne murale à cinq tours d’or. »

    Et voici les points qui dérangent les érudits :

    • L’ermite est trop luxueusement habillé et il est affublé d’attributs qu’il n’a jamais arborés : mître, crosse, habits et le tout d’or.
    • Les fleurs-de-lys et le château dont la herse est levée en signe de reddition dérangent lorsqu’on connaît le passé anglo-gascon de la cité qui paya chèrement sa soumission à la France. Pour un Saint-Emilionnais qui connaît bien l’histoire de son pays, la Guyenne, l’anglais n’est pas un occupant mais un allié tandis que le français n’est pas un libérateur mais un ennemi.
    • La présence d’une couronne murale à cinq tours est difficile à justifier à moins de vouloir rappeler les fortifications de la ville par ses portes mais dans ce cas, il manque une sixième tour.

    Emile Prot, qui occupe alors la place de correspondant de la Commission des Monuments historiques et de président honoraire du syndicat d’initiative, va faire pression pour que l’on « révise » les armoiries. Si Saint-Emilion veut s’inventer des armoiries, soit, mais alors que l’on fasse quelques nécessaires changements :

    • Que l’on vire les tours incongrues.
    • Que l’on gomme l’asservissement à la France (la porte à la herse levée) en rajoutant un léopard anglais rappelant le dominion anglais au dessus et un croissant au dessous pour rappeler le pacte secret qui unissait Saint-Emilion et d’autres cités à Bordeaux (le port de la lune). Ce pacte dit « des filleules » organisait la résistance des villes gasconnes contre les prétentions de la couronne française.
    • Profitons-en pour virer le « S » et le « E » de part et d’autre de la porte, surcharge inutile.
    • Et puis, de grâce, rhabillez-moi notre saint ermite de manière moins ostentatoire.

    Emile Prot et ceux qui soutenaient son agacement furent entendus et le blason fut relooké tel que vous l’avez maintenant sous vos yeux.

    Sur la gauche les armoiries originales de 1927, sur la droite la version « corrigée » de 1967.

    Il n’en reste pas moins que ces armes sont fausses, simple invention du XXe siècle. Non seulement ce beau blason devant vous n’est pas très ancien, mais il est même très récent. Penchez-vous et regardez l’inscription adressée au docteur Grimal inscrite au revers au dessus de la grappe de vigne…

    Mais alors que sont les vraies armoiries de la cité de Saint-Emilion ? On ne sait pas trop. Joseph Roman désigne un évêque debout pour les armoiries de la cité vers 1300, comme sur les armoiries de Montréal en 1354Joseph Roman, Manuel de sigillographie française, p. 320.. Emile Prot aurait préféré un Saint Ermite assis sur un banc de pierre, un livre à la main comme sur le certificat de bourgeoisie du 10 avril 1669 ou la délibération de la jurade du 3 août 1701Revue H.A.L., n° 123 & 124. Emilien Piganeau pense que du XVe au XVIIe siècle, les armoiries étaient les représentations que l’on retrouvait en plusieurs endroits de la ville.Actes de la Société Archéologique de Bordeaux, XXIIe volume, 1897, p. XX.. Elles auraient été d’azur à une porte de ville, entre deux tours crénelées, donjonnées de 3 tourelles de même, hersée et maçonnée de sable. C’est ainsi qu’on les voyait dans la verrière méridionale de la Collégiale, puis sur un panneau de ses stalles, sur une clef de voûte du bas-côté nord et sur la voûte du dernier étage de la tourelle du pensionnat de jeunes filles de la rue Guadet.

    Pour un autre aspect de l’affaire du blason, voyez ce site.

    ((/public/guide.png|Le Guide de Saint-Emilion|L|Le Guide de Saint-Emilion, juil. 2009))

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  • Les souterrains de la tour gothique

    • Accès : On approche la tourelle du château La Clotte par le chemin entre les vignes, bordé d’un muret, qui part en bas de la place Bouqueyre ou, en haut, depuis la porte Brunet.

    Elle est bien curieuse cette tour isolée entre les rangs de vigne sur le flanc du vallon de Fongaban. Ouvrage avancé des fortifications de la cité à l’imitation de la tour du Guetteur, sa voisine, ou reste unique d’un château médiéval aux portes de Saint-Emilion ?

    Ni l’un, ni l’autre. Ce curieux édifice est une tour néo-gothique construite dans le style troubadour qui prévalait au tout début du XXe siècle. Cette fantaisie de pierre joue sur l’aspect de la falaise et de la terrasse calcaire sur laquelle elle est installée, donnant l’impression qu’elle défend un rempart. En réalité, elle ne défend pas grand-chose, elle veille juste sur les deux tilleuls centenaires du château La Clotte, c’est-à-dire de la bâtisse en contrebas.


    Mais elle assure au vignoble une image de marque, une touche de noblesse médiévale, clin d’œil à la dynastie d’ Archambault et au marquis de Grailly, qui vendit ce vignoble à Sylvain Chailleau en 1912, après une longue possession depuis le XVIe siècle. Il céda à son tour les vignes à son fils Georges Chailleau en 1931. Ce dernier, ancien tailleur, devint en 1948 le premier Grand vinetier de la JuradeDu coup, la place devant la porte Brunet a été rebaptisée de cette fonction.. On doit à ce personnage haut en couleur un sens très particulier de la communication, « la propagande » comme on disait autrefois, dont cette étiquette de vin est un exemple insolite et amusant.

    Pas de château, mais des souterrains.

    Alors s’il n’y a jamais eu de véritable château et de domaine de La Clotte, d’où le vignoble tient-il son nom ? Des grottes qui percent son sous-sol tout simplement. En gascon, une clotte désigne une petite grotte. Et sous cette tour, de profonds souterrains abritent les caves et un ancien habitat troglodyte, visible depuis la route vers la vallée en contrebas et qui sert maintenant de salon de dégustation.

    Cliché ci-contre : Olivier Boisseau.

    Accessoirement la tour dont le sommet est aménagé a une fonction utile : celle de surveiller les travaux dans les vignes. Cette bâtisse suit une tradition bien répandue dans le vignoble aquitain, qui consiste à élever une construction permettant de prendre de la hauteur sur les vignes. On connaît la motivation pratique de telles tours, à savoir embrasser en un seul regard l’ensemble de sa propriété, et on devine l’aspect symbolique : signifier que la propriété appartient à un puissant notable capable de s’élever au dessus du commun des mortels. Mais on ignore souvent les raisons religieuses de ces tours. Or voici ce qui est dit dans l’évangile selon Marc, au premier verset du douzième chapitre :

    « Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles. Un homme planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, creusa un pressoir, et bâtit une tour ; puis il l’afferma à des vignerons, et quitta le pays. »

    La sagesse vigneronne dirait que, à défaut de bien comprendre le sens de la parabole, si l’on veut que Dieu veille sur la vigne, mieux vaut la doter d’une tour. Pour d’autres enfin, pour ceux qui croient en la présence du Graal à Saint-Emilion, cette tour est une des pièces du puzzle dans la compréhension de l’énigme sacrée. On lui voudrait un air de ressemblance avec la tour Magdala construite par l’abbé Saunière à Rennes-le-Château.

    Vers le site du Château La Clotte
    ((/public/guide.png|Le Guide de Saint-Emilion|L|Le Guide de Saint-Emilion, juil. 2009))

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  • Comment bien utiliser ce site ?

    Simple comme les tags

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    Cliché ci-contre : Olivier Boisseau.

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    5. En avant !

    Réunissez votre famille ou vos amis, demandez-leur de réserver leur journée entière, et c’est parti. Vous serez le meilleur guide dont ils puissent rêver et vous leur offrirez une des journées les plus riches de leur vie. Préparez-vous à bientôt être considéré comme un demi-dieu.

    Pour les explorateurs solitaires et chevronnés…

    Vous n’êtes pas du genre à vous contenter de quelques visites, vous voulez explorer la ville à fond, connaître tous les secrets de la cité. On a aussi pensé à vous : les catégories à droite vous permettent d’accéder à la totalité des fiches triées par grandes familles. Quelques catégories en particulier méritent votre attention :

    Circuits

    Les circuits sont des packs complets qui vous permettent de découvrir Saint-Emilion tout en jouissant du plaisir de boucles de petites randonnées intra et extra muros. Idéal pour les marcheurs où ceux qui veulent prendre un peu de recul.

    Autour de Saint-Emilion

    Si vous restez plus d’une journée à Saint-Emilion, cette catégorie regroupe les visites à ne pas louper à la périphérie de la ville. C’est l’occasion de courtes sorties et de jolies ballades à la rencontre de trésors cachés entre campagne et vignes.

    Les Bonus

    Cette catégorie est faite pour ceux qui veulent être actifs à Saint-Emilion. Pourquoi simplement observer les monuments de la cité quand on peut participer à sa magie ? Des bons spots pour les photographes aux expériences paranormales, il y a mille façon de se distraire à Saint-Emilion.

  • L’œil du Guetteur

    • Accès : il y a deux manières d’approcher la tour du guetteur. Le mieux est de parcourir les deux accès car chacun offre un visage différent de l’édifice. Le premier se fait par le chemin entre les vignes, bordé d’un muret, qui part en bas de la place Bouqueyre ou, en haut, depuis la porte Brunet. Le second se fait en empruntant l’escalette qui descend intra-muros sur la gauche, peu après la porte Brunet.

    Depuis la rue de la porte Brunet, je vous conseille vivement de descendre l’escalette bordée de pots de fleurs. Les escalettes de Saint-Emilion sont des petits passages piétons, raccourcis très pittoresques qui font parfois offices de passages secrets. D’ailleurs, l’escalette que je vous propose d’emprunter demeure souvent inaperçue aux yeux des touristes. Vous ne regretterez pas la descente, c’est un des passages les plus charmants de Saint-Emilion et il offre un joli panorama sur la vallée et la ville, sur les petits jardins et sur le mariage étonnant du flanc de la roche et des pierres taillées. Autrefois, cette escalette descendait jusqu’à la rue Guadet, aujourd’hui une grille ferme malheureusement le passage. L’escalette est un accès public, mais qui donne sur l’intimité de jardins privés qu’il vous faut respecter et dans lesquels il n’est bien sûr pas question de pénétrer.

    Cette vue de la tour du guetteur sous la neige depuis le sentier des vignes donne une bonne idée de la raison pour laquelle quelques-uns la surnomment « le refuge ».

    Une perle stratégique.

    Vous voici donc au pied de la tour du Guetteur, vue privilégiée sur un des plus remarquables vestiges du rempart du XIIe siècle. Placée à l’est de l’enceinte et au sud de la porte Brunet, elle occupe une position idéale, fruit d’une réflexion intelligente. En effet :

    • La tour permet de surveiller toute la vallée et une partie du plateau.
    • Elle offre aussi un regard sur les mouvements dans la partie sud de la cité.
    • Elle protège la partie des remparts immédiats, plus vulnérables car n’ayant pas de fossésPas de fossé mais un biais en contrescarpe fait d’un glacis de terre selon Ezechiel Jean, docteur en histoire du moyen âge, lors de propos tenus au colloque du 5 décembre 2008.
    • Elle domine la guérite située en avant de l’ancienne porte Bouqueyre (aujourd’hui la petite maison de pierre perchée, sur la place près de la pizzeria) et assure un relais pour donner l’alerte.
    • Elle est elle-même placée sous la protection des tirs depuis la tour de la porte Brunet.

    Cette tour du guetteur, qui n’a l’air de rien, est en réalité une petite perle de stratégie défensive. Ce n’est pas la seule tour que possédait l’enceinte car les textes anciens, dont le précis état des lieux de 1540, en référencent plusieurs. Mais c’est un vestige bien représentatif de l’art des bâtisseurs. De là où vous êtes, on distingue parfaitement le travail d’encorbellement qui crée deux niveaux en élévation et légèrement en saillie l’un de l’autre. Du côté opposé, une autre rangée de corbeaux (ces pierres arrondies qui sortent du mur) laisse supposer qu’il y avait encore un étage au dessus. Grace à ces débords successifs, la tour du Guetteur se trouvait légèrement à l’extérieur de l’enceinte, ce qui est un avantage pour défendre, tout en étant solidement ancrée sur le mur.

    La tour du guetteur au début du XXe siècle avec sa balustrade anachronique. Remarquez aussi la fente de visée au niveau bas, aujourd’hui cachée par les broussailles.

    Logis de sentinelle et restaurant panoramique

    Les salles semblent isolées les unes des autres, sans doute par sécurité en cas de revers. Ainsi entre-t-on au premier étage par le niveau de la porte Brunet et à l’étage supérieur par le chemin de ronde. L’actuel escalier est une création du XIXe siècle. Le propriétaire de la tour avait même fait installer une balustrade dans le goût de l’époque, ce qui permettait, les dimanches ensoleillés, de faire pique-niquer sans danger toute la famille dans ce qui devait être le plus beau restaurant panoramique de Saint-Emilion. La balustrade a été retirée au milieu du XXe siècle.

    On l’appelle la tour du Guetteur car, la jurade assigna une sentinelle, régulièrement relevée, dans l’espace aménagé au premier étage. Son rôle était de veiller en permanence à la sécurité des habitants et leur garantir des journées et des nuits paisibles, surtout pendant les Guerres de religion de la seconde moitié du XVIe siècle. En effet, le sud est le creux vulnérable de l’entonnoir que forme la ville et il n’était défendu que par la porte Bouqueyre, la moins fortifiée des six portes. Garder un œil constamment ouvert sur le point faible de la ville, c’est permettre aux habitants de dormir sur leurs deux oreilles. En quelque sorte, ce que vous voyez là, c’est le système d’alarme du Saint-Emilion médiéval.

    ((/public/guide.png|Le Guide de Saint-Emilion|L|Le Guide de Saint-Emilion, juil. 2009))

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  • La Porte qui ne résista pas au saucisson

    • Accès : Le plus charmant accès à la porte Brunet se fait par le chemin entre les vignes, bordé d’un muret, qui part de la place Bouqueyre et qui grimpe vers la place du Grand vinetier en contournant les restes des remparts. Une autre manière d’atteindre la porte par l’extérieur de la ville est de suivre les remparts depuis la place bourgeoise par le chemin des fossés. Enfin, on peut aussi atteindre la porte par l’intérieur de la ville, par la rue de la porte Brunet.

    Cette porte gardait l’angle Sud-Est des remparts qui couraient tout autour de la ville, formant une belle et régulière fortification. Au XIIe siècle, la Guyenne est placée sous la protection des Plantagenets qui, depuis l’Angleterre, recommandent aux villes de se fortifier. Et la ville de Saint-Emilion, petite république avant la lettre, bénéficiant d’un tas de privilèges et en pleine expansion, ne se fait pas prier.

    Les habitants creusèrent des fossés profonds et se servirent des pierres pour élever une enceinte sur tout le périmètre de la ville, flanquée de six portes et de petites tours défensives. Il est probable qu’ils installèrent aussi un chemin de ronde, passant par le haut des murailles et traversant en hauteur les portes, pour faire le tour entier de la ville sans descendre des murs. Car, mine de rien, cette enceinte de réunion englobe 18 hectares et court sur 1,5 km. Ce chantier dura des dizaines d’années. Au XVe siècle, on protégea ce chemin de ronde de mâchicoulis et Saint-Émilion put ainsi se préserver avec un minimum de défenseurs : quelques soldats payés par le chapitre et des habitants armés à qui on laissait le droit d’appuyer leurs habitations au revers des remparts.

    Aujourd’hui on se demande ce que cette porte fait ici, face aux champs de vignes. Mais au XIIe siècle, Saint-Emilion est une ville très importante, la seconde de la région après Bordeaux avancent les historiens les plus hardis. C’est une ville carrefour, lieu d’importantes transactions marchandes et tractations religieuses.

    Pas facile donc d’entrer en ville en temps de troubles sans se faire reconnaître à l’une des portes. Imaginez que vous attaquez de front cette tour carrée et massive de 9m50 de long et de 3m90 de large avec, entre l’arc bombé et l’arc ogival, une ouverture servant d’assommoir. C’est par cette trappe placée au dessus de l’étroit passage que les défendeurs laissaient tomber des pierres sur la tête des assaillants. Aujourd’hui, l’accès à la porte paraît facile parce que les fossés sont comblés. Mais descendez à droite du petit pont et imaginez que vous voyez l’arche de ce pont depuis six ou sept mètres plus bas. Un coup d’œil de l’autre côté, vers le fond du chemin qui part à droite en longeant les remparts, vous donne une bonne idée de la profondeur des fossés au XIIe siècle.

    Le passage se fermait à l’aide de vantaux, c’est-à-dire par des portes sur gonds qui venaient s’encastrer dans une feuillure que l’on voit encore. Quelques vestiges toujours en place et un reliquat de serrure caché derrière donnent une idée de l’aspect de la porte avec ses vantaux. Juste au dessus, au premier étage, il y a un couloir que les gardes pouvaient rapidement atteindre par l’escalier à vis percé dans l’épaisseur du mur. Cet escalier, dissimulé aujourd’hui par la petite porte en bois fermée de chaînes, faisait aussi office d’accès au chemin de ronde.

    La porte Brunet au début du siècle d’après une carte postale ancienne. On découvre la porte avant sa restauration, au moment où elle fut heureusement classée monument historique. L’ouverture en haut à gauche n’a pas son encadrement et l’arche en ogive est encore partiellement comblée. On voit encore le vieil ormeau centenaire dont l’ombre accueillait en été les visiteurs venus à pieds depuis la gare. La porte Brunet était alors un lieu de pique-nique pittoresque très prisé.

    La Porte de la Brèche

    Aujourd’hui la porte Brunet, vieille sentinelle protégeant la cité, semble quelque peu endormie. Quel dommage que les pierres ne puissent parler, elles en auraient des choses à raconter. Elles nous diraient par exemple comment lui est venu son surnom de « Porte de la Brèche »Pour Gérard de Sède, l’anecdote historique n’est pas à l’origine de ce surnom. Au XVIe siècle, Saint-Emilion parlait le gascon et une brèche se disait « fraïta ». En revanche, « breich » désigne un sorcier et « brannet » est un surnom du diable. La Portau Brannet, c’est la porte du diable ou du sorcier. In Saint-Emilion insolite, p. 28. Voyez la bibliographie. .

    Nous sommes le 16 octobre 1580, Henri IV vient de gagner la bataille de Coutras et impose une trêve dans la guerre acharnée qui oppose Catholiques et Protestants.

    « Or, il arriva qu’un marchand huguenot qui était venu à Saint-Emilion y eut sa boutique pillée à raison de son protestantisme. On s’en plaignit à la reine qui déclara la prise bonne, attendu que Saint-Émilion n’était pas dans le rayon où la trêve avait été consentie. Le bon Henri se fâcha. « Mon Dieu, dit Médicis, voilà bien du bruit pour une boutique. » Pour se venger, Henri envoya de Sainte-Foy, la nuit suivante, Sully et quelques autres officiers. Ces derniers ayant attaché à une tour un saucisson (long rouleau de toile rempli de poudre auquel on mettait le feu), celui-ci en éclatant fit une large brèche par laquelle entrèrent les assaillants. Les habitants de Saint-Émilion, réveillés en sursaut, n’opposèrent aucune résistance ; Sully prit possession de la ville et châtia sévèrement ceux qui avaient maltraité le marchand huguenot. Mais l’explosion du saucisson avait été si forte qu’elle fut entendue à Coutras. La reine se fâcha à son tour et le roi lui rappela sa réponse de la veille. Comme elle continuait à élever la voix, Henri, impatienté lui répondit : « Mon Dieu ! Voilà bien du bruit pour un saucisson ! » »Une ville curieuse (Saint-Emilion), p. 33. Voyez la bibliographie. .

    C’est encore la porte Brunet et ses sœurs qui furent fermées à clef en 1605 pour empêcher la peste de gagner la ville. C’est encore par elle que, le 17 juin 1794, à la faveur de l’obscurité nocturne, les Girondins proscrits, Buzot, Pétion et Barbaroux, quittèrent la ville. Elle leur adressa un dernier adieu. L’un se tira le lendemain une balle dans la mâchoire, puis, agonisant, fut guillotiné. Les deux autres se suicidèrent dans un champ avant de se faire dévorer par des loups ou des chiens errants.

    Les singularités de la porte Brunet

    Bien que fidèle exemple de l’économique « tour-porte » du moyen-âge«Quelquefois la disposition des tours-portes était adoptée par raison d’économie. Il était moins dispendieux d’ouvrir une baie à la base d’une tour que de flanquer cette baie de deux tours suivant l’usage le plus général. Plusieurs bastides bâties dans la Guyenne, sous la domination anglaise, ont, pour portes, des tours carrées. On trouve même avant cette époque, dans la contrée, des traces de portes percées à travers des ouvrages carrés ou barlongs. Telle est la porte Brunet, à Saint-Emilion , dont la construction est encore romane, bien qu’elle ne remonte guère plus loin que le XIIIe siècle », Viollet-Le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture, tome IX, p. 176, la porte Brunet réserve cependant quelques singularités que vous pouvez vous amuser à observer si vous avez un peu de temps.

    D’abord, c’est la seule porte qui a su garder une partie de ses défenses avancées : le pont toujours visible, et le châteletLa présence du châtelet est sujet à caution. Emile Prot ne voit dans les vestiges avancés qu’un espace pour croiser les charrettes, ce qui est un aménagement possible à partir du XVIIe siècle mais tout à fait improbable avant ; cela aurait offert délibérément aux assaillants un espace pour dresser des barricades et assiéger la porte Brunet. Plusieurs auteurs s’accordent sur une barbacane et quelques-uns sur un châtelet plus élaboré. Parmi eux, non des moindres, Léo Drouyn. dont il ne reste que les fondations. Un châtelet est un ouvrage défensif que l’on construisait à la tête d’un pont ou, ici, à l’avant d’une porte fortifiée pour offrir une protection supplémentaire, un obstacle de plus à franchir. Les évasements que vous voyez à droite et à gauche marquent l’emplacement des tourelles du châtelet qui protégeaient un pont-levis orienté vers les vignes. Le fossé qui séparait cette fortification avancée de la campagne est aujourd’hui comblé. Le fossé devait être large comme le passage actuel qui regagne la route et le pont levis qui l’enjambait devait avoir les proportions de ce passage empierré.

    Ensuite, les jambages de la porte ne sont pas verticaux, ils s’évasent en montant ce qui fait que la porte Brunet est plus large à son sommet qu’à son départ au sol. On ne le remarque pas tout de suite, mais lorsqu’on regarde la porte depuis le petit tertre à gauche, on voit bien cette forme curieuse. Ce profil à la « Bob l’éponge » se justifie sans doute par des considérations esthétiques, tout comme le galbe roman qui décore la porte : tout à fait inutile, sinon pour indiquer aux visiteurs de l’époque que Saint-Emilion est une ville de bon goût et d’un faste, certes modéré, mais néanmoins affiché.

    Sur cette photo de la porte Brunet sous la neige on distingue bien l’évasement sommital et l’arche comblée du pont.

    Pour renforcer la protection de la porte par un pouvoir surnaturel, on avait même songé à créer une console sur le tympan intra muros, que l’on voit encore et qui devait accueillir une statuette.

    Léo DrouynGuide du voyageur à Saint-Emilion, p. 129. Voyez la bibliographie. souligne aussi un autre joli exemple de fantaisie militaire sur cet ouvrage défensif. En effet, si on descend le petit chemin à droite du pont, on voit que le rocher a été taillé et arrondi pour donner une base harmonieuse aux tours qui allaient s’appuyer dessus (il y a la même chose dans les broussailles de l’autre côté). Petit problème cependant : le rocher, jadis léché par la mer, offrait une grosse cavité qui empêchait de monter les murs avec régularité. Le plus simple et le plus logique aurait été de combler le creux à la manière de ce qui a été fait plus récemment sous les arches du pont. Les architectes du moyen-âge ont au contraire pris le temps de jeter un arc au dessus de la cavité et de monter le mur à l’aplomb. Peut-être la motivation était de créer un effet pittoresque en donnant à l’arche du pont un petit frère. Pourquoi faire simple quand on peut faire joli ?

    ((/public/guide.png|Le Guide de Saint-Emilion|L|Le Guide de Saint-Emilion, juil. 2009))

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  • Le Dragon au fond de la grotte

    • Accès : cette sculpture se trouve en hauteur au fond de la nef centrale de l’église souterraine. On ne peut y accéder qu’au cours de la visite guidée de l’église organisée par l’office du tourisme (Tél. : 33 (0)5 57 55 28 28 – st-emilion.tourisme@wanadoo.fr).

    Pénétrer dans le ventre de la ville, se retrouver ainsi abandonné dans le silence de la matrice de la cité après avoir suivi le couloir
    des catacombes, laisse rarement indifférent. La sensation mystique que les croyants disent ressentir dans cette étrange église vous saisira peut-être quand vous évoluerez entre les piliers massifs noyés dans la pénombre.

    Au plus profond de l’immense église souterraine vous trouverez alors un curieux bas relief trônant au bout de la nef centrale. Aujourd’hui, il semble bien isolé, inachevé, comme suspendu dans les airs. Mais à une époque antérieure, il coiffait le maître autel qui devait se trouver soit à sa verticale, soit à l’aplomb des chérubins. Cet élément massif s’est volatilisé, il n’en reste plus aucune trace aujourd’hui.

    Barbouillage grossier et infantile ou véritable message initiatique d’un autre monde ?

    Il nous reste que ce bas-relief qui en devient plus énigmatique encore.

    A gauche, vous voyez un dragon, juché sur un rocher, avec quatre serpents s’agitant sur son échine. Il s’avance menaçant vers un personnage, crachant une flamme ou tirant sa langue selon les interprétations. Le personnage est une représentation humaine très particulière. L’homme représenté est nu, on devine son sexe, ses jambes semblent prise d’un mouvement insolite qu’on peut interpréter comme une volte face. Entre ses mains, il tient un simple bâton, et non une lance, qu’il enfonce dans le cou de la bête, provoquant des jets de sang.

    A droite, un personnage joue d’un instrument de musique à corde que l’on pense être une viole.

    Au centre, une zone non évidée par le sculpteur garde une forme de calice.

    Voilà pour la description du visible que chacun s’accorde à reconnaître peu ou prou. Entrons maintenant dans le domaine de l’invisible, terrain où les chemins divergent selon deux directions principales : la voie religieuse et la voie occulte. Aucune n’est pleinement convaincante et nous comptons sur votre génie pour enfin jeter la pleine lumière sur des siècles de tergiversations.

    Un hymne à la résistance

    La voie religieuse a donné nombre d’interprétations à ce tableau : le jugement dernier (et le personnage chercherait à entrer dans la grotte gardée par le monstre), Jonas vomit par la baleine et ramené à terre par un nautonnier (Graterolle évoque un rameur échappant à un monstre marin !Saint-Emilion, une ville curieuse, p. 97. Voyez la bibliographie.), Saint Michel terrassant le dragon ou encore Saint-Georges luttant contre le mal. Or toutes ces interprétations ne collent pas avec l’imagerie du Moyen age. Par exemple le jugement dernier verrait Saint-Michel peser les âmes dans une balance, la tête de Jonas devrait sortir d’un poisson, le valeureux Saint-Georges devrait dominer le dragon et non plier sous lui… Rien de tout cela ici.

    Pour Léo DrouynGuide du voyageur à Saint-Emilion, p. 82. Voyez la bibliographie., l’explication est plus simple et ne prend pas en compte la forme évasée centrale. Pour cet auteur, le tableau se partage entre trois personnages avec l’homme au centre. La composition représente une belle allégorie de la vie sur terre. L’homme, dont la faiblesse est représentée par la nudité et la force par le bâton, est continuellement en proie à des luttes harassantes. Mais parce qu’il fait face, qu’il choisit de résister à l’adversité, il est encouragé par l’ange du ciel qui chante sa victoire prochaine. « Ce bas-relief, tout grossier qu’il est, est donc une image consolante », écrit Léo Drouyn.

    ((/public/.bas-relief_m.jpg|Le bas relief dessiné par Jouannet en 1823|L|Le bas relief dessiné par Jouannet en 1823, janv. 2009))

    Cette illustration est une des premières représentations du bas-relief par François Vatar Jouannet en 1823. Il est intéressant de noter que les fenêtres de l’église souterraine ne sont pas encore condamnées et que la lumière naturelle donnait alors l’illusion d’ailes autour de l’ange là où la lumière artificielle nous fait voir aujourd’hui un calice.

    Cette interprétation a paru la plus valide jusqu’à ce que Michelle GaboritPeintures murales médiévales de Saint-Emilion, p. 18. Voyez la bibliographie. propose une relecture des psaumes de David. Et en effet, le symbolisme de ce bas relief semble résonner avec les autres sculptures laissées sur les parois, comme le lointain souvenir d’un Orient chrétien. Dans le psaume 18, Yahvé est associé au rocher d’Israel :

    18.3Éternel, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur ! Mon Dieu, mon rocher, où je trouve un abri ! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite !57:5Mon âme est parmi des lions; Je suis couché au milieu de gens qui vomissent la flamme, Au milieu d’hommes qui ont pour dents la lance et les flèches, Et dont la langue est un glaive tranchant.Et on pourrait distinguer derrière le personnage joueur de viole un trône qui assoirait ainsi l’hypothèse du Roi David. Si cette piste est la bonne, alors il faut considérer cette église souterraine moins comme la marque d’une influence monastique que celle d’un chevalier rentrant des croisades. Or, c’est là que le vertige de l’histoire prend Saint-Emilion à la gorge : le Vicomte de Castillon, Seigneur de Saint-Emilion et d’Aubeterre, fut bien un croisé et, comme par hasard, Aubeterre abrite elle aussi une autre rare et remarquable église souterraine. Pour l’archéologue Jean-Luc PiatPropos tenus lors du colloque de décembre 2008 à Saint-Emilion, cela laisse peu de place au doute : ce bas relief et l’église tout entière raisonnent de la symbolique chevaleresque des croisés.

    De David au Graal

    David est la figure du guerrier à la fois musicien et poète, archétype de la chevalerie héritière des croisades. Alors pourquoi ne pas voir le Graal dans cette forme en relief entre les deux scènes ? C’est la thèse de ceux qui ont choisi d’aller plus loin encore, empruntant la voie occulte. Humble visiteur, immobile dans le silence de cette église vide, vous êtes peut-être au cœur d’un temple initiatique secret.

    Gérard de SèdeSaint-Emilion insolite. Voyez la bibliographie., voit dans ce bas relief une allégorie alchimique. Pour cet auteur, la scène de combat représente la séparation par l’initié du soufre fixe et du mercure volatil. Partant de cette hypothèse alchimique, Gérard de Sède décode alors les uns après les autres les symboles initiatiques contenus dans ce temple souterrain.

    François QuerreSaint-Emilion – Quand les pierres parlent, p. 30. Voyez la bibliographie. lui emboîte le pas : maitriser le dragon signifie contrôler ses pulsions agressives, premier commandement d’un parcours initiatique. Le joueur de viole désigne l’élévation de l’esprit à laquelle tout chevalier doit aspirer. Au centre de ces deux scènes, le Graal. « Parvenu à la maitrise de son corps, ayant cultivé et épanoui son esprit, l’ancien seigneur de guerre devenu chevalier peut avoir accès au Graal », conclut cet auteur.

    Si ces diverses explications éclairent le bas relief d’un jour nouveau, des éléments restent encore dans l’ombre et leur signification dans l’obscurité. Quel est cette étrange danse des jambes du personnage au bâton ? La scène est-elle bien achevée telle que nous la voyons aujourd’hui ? Et sinon, quel événement a bien pu arrêter la main du sculpteur ?

    ((/public/guide.png|Le Guide de Saint-Emilion|L|Le Guide de Saint-Emilion, juil. 2009))

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  • L’Arche d’alliance et ses gardiens

    • Accès : cette sculpture se trouve en hauteur peu avant le fond de la nef centrale de l’église souterraine. On ne peut y accéder qu’au cours de la visite guidée de l’église organisée par l’office du tourisme (Tél. : 33 (0)5 57 55 28 28 – st-emilion.tourisme@wanadoo.fr).

    Le scénario paraît hollywoodien, taillé sur mesure pour un nouvel épisode d’Indiana Jones, mis à part que vous n’êtes pas devant un écran de cinéma, vous êtes bien dans la réalité, au coeur de l’énigmatique église souterraine de Saint-Emilion. Sur toute la largeur de la voûte de la cinquième travée, deux anges immenses (plus grands que des hommes) surveillent le passage, leur tunique joliment plissée et leurs pieds reposant sur les assises de la voûte. Impressionnante de majesté dans le dépouillement de l’immense caverne, cette sculpture en faible relief daterait de la fin du XIe siècle ou du début du XIIe.

    Comptons les ailes

    Depuis le sol, on n’attribue aux sculptures que deux paires d’ailes. Les grandes, déployées à la manière des anges et les petites redressées sur les épaules qui forment une auréole autour de la tête. Mais pour ceux qui ont eu la chance de pouvoir approcher de près les sculptures, une troisième paire d’aile repose, repliée sur la tunique entre le torse et l’abdomen.

    Dessin d’un chérubin de l’église souterraine par François Vatar Jouannet en 1823. Tous les observateurs ne reconnaissent pas la troisième paire d’ailes repliée sur la tunique.

    Le nombre d’ailes est important car si les anges ont six ailes, ce sont des chérubins ou plus précisément encore des séraphinsChérubins ou séraphins bénéficient, si on considère la hiérarchie céleste, d’un important grade, au plus proche de Dieu. La différence entre l’un ou l’autre est subtile ; dans l’iconographie chrétienne du Moyen Âge, les séraphins sont plus souvent représentés comme des anges dotés de six ailes rouges et les chérubins plus volontiers dotés de quatre ailes bleues., et si ce sont des chérubins ou des séraphins, ils sont placés ici pour garder un trésor comme le veut la tradition juive. Par exemple, dans la Genèse, ce sont des chérubins qui gardent l’arbre de vie avec des glaives tournoyants (Genèse 3:24). Mais les chérubins, ce sont aussi dans le livre de l’Exode les gardiens d’un bien plus grand trésor : l’Arche d’alliance (Exode 25:18-22) :

    « Tu feras deux chérubins d’or, tu les feras d’or battu, aux deux extrémités du propitiatoire ; fais un chérubin à l’une des extrémités et un chérubin à l’autre extrémité ; vous ferez les chérubins sortant du propitiatoire à ses deux extrémités. Les chérubins étendront les ailes par-dessus, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, et se faisant face l’un à l’autre ; les chérubins auront la face tournée vers le propitiatoire. Tu mettras le propitiatoire sur l’arche, et tu mettras dans l’arche le témoignage, que je te donnerai. C’est là que je me rencontrerai avec toi ; du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l’arche du témoignage, je te donnerai tous mes ordres pour les enfants d’Israël. »

    Si on suit ce texte à la lettre, alors pile sous les chérubins devrait se trouver l’Arche d’alliance. Peut-être pas le coffre qui, dans la Bible, contient les tables de la Loi données à Moïse sur le mont Sinaï mais un trésor d’une certaine importance.

    Pour les observateurs les plus raisonnables, cet accueil est pour le moins déconcertant mais il ne faut pas prendre l’allusion à l’arche d’alliance trop au premier degré. Les séraphins devaient garder un imposant maître-autel aujourd’hui disparu. Pour Jean-Luc PiatPropos tenus lors du colloque de décembre 2008 à Saint-Emilion, la présence des séraphins n’est guère étonnante : avec les représentations zodiacales voisines, elle signe une réminiscence de l’iconographie du Proche-Orient ancien et trahit l’influence des croisades. Selon ce chercheur, ces séraphins devaient veiller sur les reliques des saints, dont saint Emilion, placées juste en dessous.

    La clef est dans les mains

    Pour d’autres, il est un peu facile de considérer ces sculptures comme d’innocents graffitis. Michelle GaboritPeintures murales médiévales de Saint-Emilion, p. 18. Voyez la bibliographie. associe les chérubins au reste des sculptures et trace ainsi un lien avec les psaumes de David : le rocher dans lequel est taillée l’église est assimilé à Yahvé. L’arche d’alliance, la parole de dieu, c’est l’église souterraine elle-même. Pour autant, les Chérubins n’ont pas leurs mains dans la poche. La main droite est levée comme pour saluer tandis que la main gauche tient fermement un objet. Pour François QuerreSaint-Emilion – Quand les pierres parlent, p. 26. Voyez la bibliographie., le fait que la main droite soit levée signifie que les chérubins ont un message de la plus haute importance à délivrer. Ce message est tout entier contenu dans le bas relief au fond de la nef, c’est un message initiatique à l’attention des chevaliers du Graal. Léo DrouynGuide du voyageur à Saint-Emilion, p. 80. Voyez la bibliographie., bien que plus laconique (les anges sont à leur place dans le ciel, rien de très mystérieux) regrette tout de même de ne pas pouvoir donner un nom aux objets tenus dans la main gauche.

    La représentation des chérubins avec six ailes apparait d’abord dans les manuscrits monastiques du XIIe siècle, ici le manuscrit 416 de la bibliothèque de Beinecke. Remarquez que chaque aile contient un nombre symbolique de plumes où sont incrites les vertus chrétiennes essentielles. Ici les chérubins jouent un rôle initiatique et formateur.

    On rencontre des chérubins qui tiennent des glaives, des flammes, des clefs, des sceptres, des baguettes d’or… Savoir ce que tiennent ceux de Saint-Emilion éclaircirait bien des mystères. Alors, n’oubliez pas vos jumelles !

    ((/public/guide.png|Le Guide de Saint-Emilion|L|Le Guide de Saint-Emilion, juil. 2009))

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  • Bibliographie

    Monographies générales

    • Anonyme (Gireaud, Claude), Saint-Emilion – Gravures et cartes postales depuis 1830, Libourne, Association Saint-Emilion patrimoine, 1987. 199 pages, Isbn 2950233902.
    • Aubert, Marcel, Saint-Émilion, Paris, 1941. 11 pages.
    • Axmann, Loup, Boisseau, Olivier & Boisseau, Jean-Luc, Explorer Saint-Emilion en 1 journée, Saint-Emilion, Librairie des Colporteurs, 2009. 72 pages, Isbn 9782358890038.
    • Bertin-Roulleau, Pierre, Saint-Emilion, son histoire, ses monuments, ses grands vins, ses macarons, Libourne, Impimerie libournaise, 1923. 102 pages, plusieurs fois édité avec variantes.
    • Bouquey, Oscar, Histoire de Saint-Emilion depuis les temps préhistoriques jusqu’au Xe siècle, Lamalou-les-bains, La Revue du Languedoc, 1903. 15 pages (non consulté).
    • Boutoulle, Frédéric, Barraud, Dany & Piat, Jean-Luc, Fabrique d’une ville médiévale, Saint-Emilion au moyen âge, Bordeaux, Aquitania (supplément n° 26), 2011. 411 pages, Isbn 2910763277.
    • Drouyn, Léo, Guide du voyageur à Saint-Emilion, Saint-Emilion, La Librairie des Colporteurs, 2008. 144 pages, Isbn 9782358890014.
    • Graterolle, Maurice, Une ville curieuse (Saint-Emilion), Bordeaux, Feret & fils, 1892. 182 pages.
    • Guadet, Joseph, Saint-Émilion, son histoire et ses monuments, Paris, Imprimerie royale, 1841. 10 + 344 pages, plusieurs fois édité avec variantes.
    • Guiraud, abbé, Saint-Emilion – La Cité guerrière, la cité religieuse, Libourne, Louis Guillier, 1927. 72 pages.
    • Lebègue, Antoine, Visiter Saint-Emilion, Bordeaux, Sud-Ouest, 1995. 32 pages, Isbn 2879011825.
    • Lesdos, Alexandre Edouard, Souvenirs de Saint-Emilion, Cherbourg, Thomine, 1846. 90 pages.
    • Lorbac, Charles de (Charles Cabrol), Les Richesses gastronomiques de la France, Saint-Emilion, son histoire, ses monuments et ses vins, Paris, Jules Hetzel, 1868. 50 pages illustrées de gravures par Charles Lallemand.
    • Ouy-Vernazobres, Charles, Le vieux Saint-Emilion, Montpellier, Ramade, 1936. 3 volumes, 60, 37 et 80 pages.
    • Prigent, Émile, Saint-Émilion, Hossegor , D. Chabas, 1933. 56 pages.
    • Prot, A. E., Saint-Emilion – Son histoire, ses monuments, ses vins, Bordeaux, Delmas, 1964. 67 pages, plusieurs fois édité avec variantes.
    • Rousseau, Stéphane, Saint-Emilion, son église monolithe, ses catacombes et sa collection archéologique, Pessac, Aquitaine historique n°23, 1996. 16 pages, Issn 12521728.
    • Serbat, L., Saint-Emilion – Notes archéologiques, Caen, Henri Delesques, 1914. 43 pages.
    • Sévin, Louis (Loquin, Anatole), Une excursion à Saint-Émilion, Bordeaux, Gounouilhou, 1865. 25 pages.
    • Thibou, Louis, Saint-Emilion, Libourne, Bloc Frères, sans date. 11 pages.
    • Tinel, Véronique, Découvrir connaître Saint-Emilion, Saint-Emilion, Office du tourisme, 1998. 80 pages.

    Monographies particulières

    • Barbot, Romain, Privilèges de l’insigne église de Saint-Emilion, Bordeaux, 1628. (non consulté).
    • Bastin de Longueville, Alfred H., La Préhistoire au musée de Saint-Emilion, Libourne, P. Gelix, sans date. 24 pages (non consulté).
    • Bertin-Roulleau, Pierre, Vieux papiers Saint-Emilionnais, Libourne, Imprimerie Libournaise, 1926. 138 pages.
    • Bertin-Roulleau, Pierre, La Révolution à saint-Emilion, Libourne, Maleville, 1914. 128 pages.
    • Bochaca, Michel, Centini, Frédéric & Micheau, Jacques, Registre de Jacques Brangier, vicaire et fermier de la sacristie de Saint-Emilion (1536-1553), Saint-Emilion, Société d’histoire et d’archéologie de saint-Emilion & Centre Montaigne, 2004. 302 pages, Isbn 8493379247.
    • Bochaca, Michel & Micheau, Jacques (sous la direction de), Compte de Ramon Fortz, trésorier de Saint-Émilion, 1470-1471, Pessac, Centre Montaigne, 2002. 24 + 92 pages.
    • Bochaca, Michel & Micheau, Jacques (sous la direction de), Procès entre la jurade de Saint-Emilion et ses administrés, fin XVe-début XVe siècle, Bordeaux,Centre Montaigne, 2003. 286 pages.
    • Bochaca, Michel, Gaborit, Michelle & Tinel, Véronique, Léo Drouyn et Saint-Émilion (les albums de dessins n° 5), CLEM & Société d’histoire et d’archéologie de saint-Emilion, 1999. 123 pages, Isbn 2913568025.
    • Bordes, Richard, La Légende de Saint-Emilion, Pessac, Aquitaine historique n°69, 2004. 16 pages, Issn 12521728.
    • Collectif, Armorial de St-Emilion, sans lieu ni date. 24 pages non numérotées.
    • Collectif, Découvertes à Saint-Emilion, Pessac, Aquitaine historique n°61, 2003. 20 pages, Issn 12521728.
    • Collectif, Patrimoine et paysages culturels – Actes du colloque international de Saint-Émilion, 30 mai-1er juin 2001, Bordeaux, Confluences, 200. 349 pages, Isbn 29424018X. (non consulté)
    • Collectif, Saint-Emilion – Libourne – La religion populaire en Aquitaine, Libourne, Fédération historique du Sud-Ouest, 1979. 203 pages.
    • De Sède, Gérard, Saint-Emilion insolite, Saint-Emilion, Office du tourisme, 1980. 64 pages.
    • Fage, René, La Date de la construction du ″Château du Roi″ à Saint-Emilion, Caen, H. Delesques, 1914. 8 pages.
    • Fayolle, Gérard de, Les Églises monolithes d’Aubeterre, de Gurat et de Saint-Emilion, Caen, H. Delesques, 1914. 35 pages.
    • Feret, Edouard, Saint-Emilion et ses vins et les principaux vins de l’arrondissementd de Libourne avec notice historique et archéologique sur Saint-Emilion, Bordeaux, Feret et fils, 1893. 216 pages illustrées de gravures par Eugène Vergez. Il existe une autre version à la même date de 72 pages, bien complète, mais qui limite son propos à Saint-Emilion seulement.
    • Gaborit, Michelle, La chapelle d’Ausone à Saint-Émilion, Bordeaux, Confluences, 2003. 37 pages, Isbn 294240333.
    • Gaborit, Michelle, Peintures murales médiévales de Saint-Emilion, Bordeaux, Confluences, 1999. 142 pages, Isbn 2910550702.
    • Lesdos, Alexandre Edouard, Les derniers Girondins, histoire extraite de la relation d’un voyage à̀ Saint-Emilion en 1845, sans lieu ni imprimeur.
    • Lewden, Th. (traducteur), Vie inédite de Saint Emilion, Saint-Emilion, Société d’histoire et d’archéologie de Saint-Emilion, 1936. 40 pages.
    • Lucu, Pierre, Guide des croix de la juridiction de Saint-Emilion, Saint-Quentin-de-Baron, Les Éditions de l’Entre-deux-Mers, 2011. 151 pages, isbn 9782913568822.
    • Menaut, Elie, Pour un musée du vin à Saint-Emilion, Bergerac, H. Trillaud, 1939. 13 pages.
    • Querre, François & De Givry, Jacques (photographe), Saint-Emilion – Miroir du vin, Genève, Georges Naef, 1992 (2e ed. 1999). 166 pages, Isbn 2831303486.
    • Querre, François & De Givry, Jacques (photographe), Saint-Emilion – Quand les pierres parlent, Genève, Georges Naef, 2005. 66 pages, Isbn 2831303907.
    • Roy, Philippe & Tarride, Dominique, Saint-Émilion : les sillons de la renommée, Morlaix, Le Télégramme, 2001. 60 pages non numérotées, Isbn 2914552092.
    • Royer, Jean, Saint-Emilion, ville d’art. Comment la protéger, Bergerac, H. Trillaud, 1938. 16 pages.
    • Sarrau, Henry de, Les Billets de confiance de la Caisse patriotique de Saint Emilion (1792) , Libourne, Bulletin de la société historique et archéologique de Saint Emilion,1941.
    • Sarrau, Henry de, Les Visiteurs illustres de Saint-Emilion. Le duc d’Orléans, 1839, Libourne, P. Gelix, 1941. 8 pages.
    • Valette, Jean (sous la direction de), Saint-Emilion – Les assemblées municipales sous la Révolution 1790-1795, Saint-Emilion, Société d’histoire et d’archéologie de Saint-Emilion, sans date. 256 pages, Isbn 2860330453.
    • Vatar-Jouannet, François-René-Bénit, Notice sur les antiquités de Saint-Émilion – Conseils d’un vieillard – Éloge de M. de Saint-Marc, sans lieu ni date, 32 pages.

    Fictions

    Roman

    • Arbor, Jane, Two Pins in a Fountain, London, Harlequin Mills & Boon, 1977. 84 pages, Isbn 9780263090895.
    • Cavalie, Ingeborg, Le mystère des caves de Saint-Emilion, Berlin, Klett, 1998. Isbn 9783125911604. Non consulté, enquête policière éditée pour l’apprentissage du français.
    • Croidys, Pierre, La Mort des Girondin, Saint-Emilion, La Librairie des Colporteurs, 2008. 84 pages, Isbn 9782358890007.
    • Dubreuil, Jean-Claude, Le St-Émilion de Jeannette, Camblanes-et-Meynac, M. D. Edisol, 2008. 236 pages, Isbn 9782952942119.
    • Le Boloc’h, Eric, Le Boloc’h, Richard & Marchesseau, Yann, A.O.C – Assassinats d’Origine Contrôlée, Paris, Michel Lafon, 2007. 418 pages, Isbn 978274990749.
    • Mazerac, Jules (pseud. Houyn de Tranchère), Un épisode de la Terreur, in Histoires des bords de Garonne, Paris, Paul Olendorff, 1885. 352 pages.

    Théâtre

    • Brochet, Henri & Boon, Joseph, Saint Emilion, comme un lapin, Paris, Billaudot, 1947. (Théâtre), 48 pages.

    Poésie

    • Le Roy, Pierre Jean, Les verticales de Saint-Émilion, Bordeaux, les Dossiers d’Aquitaine, 2003. (Poésie), 75 pages, Isbn 2846220492.
    • Roger-Lacassagne, Victor, Une excursion à Saint-Émilion, récit en vers , Bordeaux, F. Degréteau, 1876. 8 pages.

    Pamphlets, essais & autres genres

    • Anonyme, Les Vêpres de l’Oncle Jean – Souvenir historique d’une famille de Saint-Emilion, Paris, Guillaumin, 1886. 80 pages.
    • Anonyme (Signé : Le comité électoral), Dialogue entre deux électeurs de Saint-Émilion, Bordeaux, Gounouilhou, sans date. (non consulté)
    • Guiraud, Paul, Saint-Emilion, souvenirs et impressions, Bordeaux, Gounouilhou, 1932. 32 pages, curieux opus où les sites s’expriment à la première personne.
    • Combrouze d’Estieu, Yvonne, L’Histoire de Saint-Emilion, de ses miracles et de ses légendes, Libourne, Jung, 1979.158 pages.
    • Moreaud, Robert, Théo l’ermite de Saint-Emilion, Bordeaux, 1997. 654 pages, Isbn 2951123507.
    • Pérez, Claude-Bernard, Histoires peu ordinaires à Saint-Emilion, Bordeaux, Elytis, 2007. 118 pages, Isbn 9782914659734.

    Ouvrages ayant un intérêt pour l’histoire de Saint-Emilion

    • Anonyme (signé L’Orientaliste), Excursion à Saint-Emilion. 3e année. A ses joyeux compagnons., Bordeaux, Bissei, 1867. (non consulté).
    • Anonyme, Le Comice de Saint-Emilion, Paris, F. Debons, 1879. (non consulté).
    • Audoin, J. M., Les Grottes de Ferrand, Bordeaux, Cres, 1984. 60 pages, Issn 07625154.
    • Beau, Ernest (Abbé), Éloge funèbre de l’abbé Jean-Marie Lapeyre, curé de Saint-Émilion, décédé le 13 mars 1868, Bordeaux, Coderc, Degréteau et Poujol, 1869. 31 pages.
    • Bertin-Roulleau, Pierre, La Fin des Girondins, Bordeaux, Féret & fils, 1911. 242 pages.
    • Bertin-Roulleau, Pierre, La Tragique odyssée du girondin Jean-Baptiste Salle sous la Terreur à Saint-Emilion, Libourne, Imprimerie libournaise, 1926. 86 pages.
    • Collectif, Les Guadet, Saint-Emilion, Bulletin de la société historique et archéologique de Saint-Emilion, XIXe fascicule, 1989. 64 pages non numérotées.
    • Collectif, Registre de Jacques Brangier, vicaire et fermier de la Sacristie de Saint-Émilion 1538-1553, Bordeaux, Centre Montaigne, 2004. 98 +32 pages, Isbn 8493379247.
    • Collectif, Vignes, vins et vignerons de Saint-Emilion et d’ailleurs, Talence, Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 2000. 412 pages, Isbn 9782858922765.
    • Dast Le Vacher de Boisville, Documents relatifs à l’arrestation des Girondins à Saint-Emilion et à la saisie des papiers de Guadet, Bordeaux, G. Gounouilhou, 1896. 11 pages.
    • Delanghe, Damien, Les Caves d’Ausone, Bordeaux, Conluences, 2006. 40 pages, Isbn 2914240775.
    • Drouyn, Léo, La Guienne militaire, Bordeaux, chez l’auteur, 1865. 461 pages.
    • Ducos, Armand, Les trois Girondines – Madame Roland, Charlotte de Corday, Madame Bouquey – et les Girondins, Paris, Marescq, 1895. 188 + 106 pages.
    • Dumas, F.-G. & Lallemand, Charles, Les Grands vins de Gironde, Bordeaux, Féret, sans date (vers 1898). 98 pages (Saint-Emilion) + 48 pages (Pomerol). En dépit de l’ambiguïté du titre, une grande partie est consacrée aux monuments de Saint-Emilion.
    • Etienne, Robert, Preste, Sesto & Desgraves, Louis, Ausone, humaniste aquitain, Bordeaux, Société des bibliophiles de Guyenne, 1986. 250 pages, Isbn 2904532064.
    • Goineau, Jean-Jacques, Les orgues historiques Gabriel Cavaillé, Bordeaux, Confluences, 1999. 36 pages, Isbn 2910550826.
    • Guadet, J., Les Girondins – Leur vie privée, leur vie publique, leur proscription et leur mort, Paris, Perrin, 1889. 456 pages.
    • Guinodie, Raymond, Histoire de Libourne et des autres villes et bourgs de son arrondissement, Bordeaux, H. Faye, 1845. 3 volumes.
    • Larrieu, Jules-Joseph (Abbé), M. l’abbé Lapeyre, curé de Saint-Émilion, Bordeaux, Delmas, 1868. 3 pages.
    • Loupès, Philippe, Chapitres & chanoines de Guyenne aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Ecole des hautes études en sciences sociales, 1985. 590 pages.
    • Turner, Frederick, In the land of temple caves, New York, Counterpoint, 2004. 200 pages, Isbn 158243266X.
    • Vivie, Aurélien, Histoire de la Terreur à Bordeaux, Bordeaux, Feret et fils, 1877. 454 + 509 pages.

    Principaux travaux universitaires

    • Josse, Véronique, Histoire de Saint-Emilion de 1450 à 1560, D.E.A., Université de Bordeaux 3, 1984.
    • Seicher-Josse, Véronique, Les rôles de taille de Saint-Emilion (1470-1511), T.E.R., Université de Bordeaux 3, 1982.
    • Tinel, Véronique, Essai d’étude sur la genèse et le développement de la ville de Saint-Emilion: l’évolution topographique de Saint-Emilion, des origines aux prémices de la révolution viticole, D.E.A., Université de Bordeaux 3, 1998.
    • Tölg, J.-C., Occupation du sol et peuplement dans l’ancienne juridiction de Saint-Emilion, de la Préhistoire à la fin du Moyen Age, T.E.R., Université de Bordeaux 3, 1990.